1ère étape
La première partie de ce voyage est un peu particulière puisque la miss laure a du boulot jusqu'à début septembre, et je suis donc parti le 24 aout avec un de nos potes de toulouse: Julien, qui m'accompagne au Maroc jusqu'au 4 sept.
Laure nous y rejoindra mercredi soir via un bus toulouse/tanger si tout se passe comme prévu.
petit résumé de ces derniers jours:
- jeudi 24 à 8h30 laure nous dépose julien et moi au péage de toulouse direction montpellier. 10 minutes plus tard "Yvonne", de la génération 68 s'arrete et nous embarque pour Narbonne... le temps passa très vite au fil de discutions diverses et variétes sur l'éducation des enfants, les voyages, la jeunesse, etc... Bref Yvonne nous souhaita bonne route après nous avoir claqué la bise, merci Yvonne, t'es quelqu'un d'extra.
Après avoir aussi vite avancé, dieu décida qu'il fallait bien qu'on galère un peu parce que sinon, ce serait moins drôle. Ainsi plus personne ne nous pris pendant les 5 heures qui suivirent; mais en grand rigolo, dieu décida que les 8 autres autostopeurs qui décidèrent de s'installer juste à côté de nous n'attendirent jamais bien longtemps avant d'être pris par des voitures.
Heureusement "Natasha" (et oui...) s'arréta enfin et nous donna un lift jusqu'à Perpignan pendant que Enzo s'étonnait que nous ne connaissions pas tous ces magnifiques dessins-annimés qu'il regarde tous les matins sur le cable et dont il nous parla avec tant d'étoiles dans les yeux.
Nous avons ensuite pris le dernier bus pour le centre ville et nous sommes allé voir "Perpignan by night" (rencontre avec Rachid le menuisier qui construit des chalets et qui nous donna un petit avant-goût du Maroc autour d'une petite bière), avant d'aller planter la tente entre deux rangées de vignes de raisin de rivesaltes (délicieux), et Julien découvrit les joies de monter une tente que l'on ne connait pas dans le noir et dans un espace de 80 cm de large sur 200m de long, ceci après avoir réalisé qu'il a déjà perdu son tapis de sol autogonflant quelque part entre ici et toulouse. Un grand moment, il vous le dira.
La nuit fut courte (4 heures...) car on voulait se lever assez tôt pour prendre un bus pour Grenade au sud de l'espagne, l'idée étant d'éviter de passer 4 jours à galérer à essayer de faire du stop au nord de l'espagne (les espagnols ne prennent que tres tres rarement les autostopeurs...) et finir par prendre un bus depuis Barcelone à Tanger par manque de temps... Bref c'est le coeur vaillant (mais avec de petits yeux) que nous nous sommes présenté à la boutique de bus internationnaux "eurolines" pour demander les horaires de bus pour Grenade, non sans une petite fierté de nous être levé si tôt pour prendre le premier de ces bus!
Petite fierté qui s'envola soudainement quand elle nous répondit aussi agréablement que pourrait l'être un bouledogue nain qui se serait fait marcher sur la patte : "23h56". Il y eut un rire nerveux, puis un long sanglot. Notre charmant bouledogue tenta de nous achever en précisant que le prix du billet s'élevait à 80euros par personne... Echec de la manoeuvre cependant car Rachid nous avait révélé la veille qu'il était possible d'aller rencontrer discretement les chauffeurs de bus eurolines marocains à l'hotel juste à côté et payer directement en liquide une somme bien moins importante...
La journée s'écoula donc au rythme de lectures, cafés, pluie, flippers, etc...
Pendant la soirée, le hasard mis ce bon vieux Lazarre sur notre chemin, un poëte de la rue franco-marocain au coeur énorme et au passé difficile, qui venait de perdre un de ses meilleurs amis quelques jours auparvant et avec qui nous avons eu de grandes discutions et dont nous avons, l'espace d'un soir, partagé la peine. Il est de Toulouse, nos routes se recroiseront donc peut être un jour. "Inch'Allah" comme ils disent là-bas.
A 23h56 le fameux bus arriva donc, et, détail intéressant, nous avions oublié que Grenade n'était "qu'en espagne" et que donc les chauffeurs ne seraient absolument pas les marocains dont Rachid nous avait parlé. Notre espagnol étant plus que moyen, il fut difficile de trouver les mots pour répondre à "no es possible; no ticket, no viaje". C'est donc la larme à l'oeil que l'on regarda le bus partir vers le sud sans nous.
Etant donné que pour retourner au milieux des vignes planter la tente il fallait marcher environ trois quart d'heure, on s'est assis sur nos sacs sur le parking afin de mieux vivre notre désespoir. Finalement on s'est dit que peut être l'espagne ne voulait pas de nous et qu'il vaudrait mieux prendre un bus pour le maroc demain.
C'est à peu près à ce moment là que débarqua d'on ne sait où Mohamed (tel le prophète? ^^), maçon d'une cinquantaine d'années, qui nous dit qu'il attendait de la famille du maroc qui devait arriver vers 2h30 si le bus n'avait pas de retard. Le bus repartirait ensuite vers Tanger et Mohamed nous proposa même de parler au chauffeur pour qu'il nous prenne dans le bus sans ticket. Il nous parla de son pays et de sa culture, on se sentait déjà presqu'au bled.
La nuit nous apporta ensuite un autre Mohamed, plus jeune et plus occidental mais bien moins intéressant car il ne savait que monopoliser la parole pour parler de lui et de tout ce monde qu'il connaissait et qui, bien sur, l'adorait. Vint ensuite Miloud, Algérien de 29 ans très sympa qui passa toute la nuit avec nous à attendre le bus qui finalement n'arriva jamais...
Dès l'ouverture de la boutique eurolines et après un croissant/café avec Miloud, nous sommes donc retourné voir notre bouldogue pour cette fois acheter un billet pour Tanger sans poser de questions. Le bus partait à 17h30 et coutait 136euros mais commencant à en avoir légèrement marre de Perpignan nous avons pris les billets et sommes allé passer la journée à la plage, toujours avec Miloud.
Le soleil, la mer, Miloud, et une ravissante italienne en bikini à l'horizon furent un bon coctail pour attendre sereinement le bus. Demain, nous serons au Maroc!!!
ضءمئطرء (dimitri)